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Biographies

Marie-Elisabeth Schaeffler

Marie-Elisabeth Schaeffler est une dirigeante d’entreprise Allemande née le 17 août 1941 à Prague en République Tchèque. Elle contrôle le groupe éponyme.

« Une Grenouille vit un Boeuf, qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un oeuf, envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille, pour égaler l’animal en grosseur… ». L’histoire de Marie-Elisabeth Schaeffler, qui, à la tête de sa petite entreprise de roulements à billes, décida un jour radieux de l’été 2008, de s’offrir le géant Continental, ressemble à n’en pas douter à cette célèbre fable de La Fontaine. Heureusement pour la patronne du groupe, «la chétive pécore» eut beau «enfler», elle n’en «creva» point. Mais il s’en fallu de peu. L’aventure Continental, bien qu’encore inachevée, fut la dernière d’une série d’acquisitions que Marie-Elisabeth Schaeffler entama quelques années plus tôt.
Car avant de s’emparer du géant des pneumatiques, la propriétaire du groupe éponyme s’était lancée dans une stratégie de développement qui fit couler beaucoup d’encre Outre-Rhin.

Créée à la fin des années 40 par Georg Schaeffler et son frère, la société (INA à l’origine) est d’abord une modeste entreprise spécialisée dans les pièces mécaniques de précision et qui a mis au point un nouveau type de roulement à bille utilisé notamment par l’industrie automobile. Le procédé va faire la fortune des deux frères. Mais après le décès du premier, puis de second à la fin des années 90, c’est Marie-Elisabeth Schaeffler, l’épouse de Georg, qui reprend les rênes du groupe. Comme mue par le secret désir d’honorer le souvenir de son défunt mari, la nouvelle dirigeante s’engage dans une politique d’expansion qui va transfigurer l’entreprise. Marie-Elisabeth Schaeffler s’empare d’abord de LuK, un fabricant Allemand d’embrayages, qu’elle détient à parts égales avec Valéo, en rachetant les 50% de cette dernière pour la coquette somme d’1,2 milliard d’euros. Mais l’ambitieuse «grenouille» n’est pas encore aussi «grosse» qu’elle le souhaite. Au début des années 2000, elle décide de s’offrir FAG Kugelfischer, l’un de ses concurrents qui se trouve en difficulté. Coût de l’opération : plus de 700 millions d’euros. Ce rachat coïncide avec le changement de nom de la société, qui devient Groupe Schaeffler. En 2006, la course à la taille de Marie-Elisabeth Schaeffler se poursuit avec l’acquisition de Renold, un fabricant Britannique de chaînes d’assemblage. Mais c’est sans doute l’épisode Continental qui va à la fois faire bondir la notoriété de la «veuve rusée», telle que la surnomme la presse Allemande, et en même temps stopper les ardeurs conquérantes du groupe. A la tête de l’un des plus gros sous-traitants mécaniques au monde, qui réalise près de 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Marie-Elisabeth Schaeffler entend bien s’emparer de Continental, quatrième fabricant de pneus au monde et groupe trois fois plus important que celui de la dirigeante Allemande. Mais rien ne semble pouvoir l’arrêter. Elle engage la société dans une OPA hostile de 11 milliards d’euros. Las, la crise économique qui touche le secteur automobile tombe au mauvais moment et le groupe Schaeffler a dû lourdement s’endetter pour réussir son acquisition. Aujourd’hui, Schaeffler détient près de 75% de Continental, mais la fusion entre les deux groupes n’est toujours pas effective.

septembre 2010

Marc Simoncini

Marc Simoncini est un entrepreneur Français né le 12 mars 1963 en France. Il est le fondateur et le PDG de la société Meetic.

Finies les rencontres improbables dans les boîtes de nuit glauques, oubliées les tentatives de séduction avortées, disparues les tristes soirées en solitaires passées devant L’île de la tentation. Grâce à lui, des dizaines de milliers d’âmes esseulées se seront consolées sur les épaules enfin disponibles de conjoints ravis. Lui, c’est Marc Simoncini, créateur du site Meetic, pourvoyeur millionnaire de contacts triés sur le volet rose d’un amour espéré.
Marc Simoncini est un quasi autodidacte. Quasi car il n’aurait semble-t-il jamais achevé les études d’informatique qu’il avait entamées. Ce qui ne l’a pas empêché de créer sa première société à 22 ans seulement. Une entreprise qui proposait des solutions interactives et plus particulièrement des services de rencontres. Mais à l’époque, le Minitel remplaçait Internet. Dix ans plus tard, il fonde le réseau francophone iFrance, qui propose aux abonnés des outils pratiques comme des adresses emails, des forums de discussion, des espaces pour créer ses pages personnelles… Il revend le site en 2000 au groupe Vivendi de Jean-Marie Messier, juste avant l’éclatement de la bulle Internet. Las, sur les 180 millions correspondant au prix de cession, Marc Simoncini ne touchera qu’un peu moins de 50 millions d’euros; entre temps les actions Vivendi, qui représentaient les deux tiers du montant de la transaction, ont fondu aussi vite que les ambitions hégémoniques de J6M. En 2002, il crée le site de rencontres Meetic, qui va se révéler une formidable réussite commerciale. Parmi les raisons de ce succès, les avantages et les services octroyés à la cible féminine, qui bénéficie de conditions tarifaires attractives et peut compter sur les contrôles opérés sur les informations communiquées par les candidats masculins. Par ailleurs, les services mis en place ont été affinés en fonction des attentes spécifiques des célibataires; le site propose ainsi une offre particulière pour les homosexuels ou pour des rencontres dites «hauts de gamme». En 2005, Meetic entre en Bourse et est valorisée autour des 500 millions d’euros. Une introduction qui aiguise l’appétit de certains concurrents, comme Match.com. En 2009, après plusieurs années de négociations avec Barry Diller, patron d’InterActiveCorp (IAC) et propriétaire de Match, un accord a enfin pu être trouvé. Meetic récupère les activités européennes de son concurrent en contrepartie d’une prise de participation de IAC au sein de Meetic (près de 27%). L’année dernière, Marc Simoncini a par ailleurs développé un fonds d’investissement – Jaina – présent au capital d’une dizaine de start-up innovantes telles que Zilok, qui permet de louer des produits très disparates, Made.com, service de mise en relation entre un acheteur et un designer, ou Winamax, un site de poker en ligne lancé avec Patrick Bruel. Meetic est aujourd’hui le numéro Un Européen des rencontres sur Internet, avec des sites exploités dans douze langues et un chiffre d’affaires proche de 160 millions d’euros. Marc Simoncini détient près de 23% du capital et sa fortune est estimée à 122 millions d’euros par le magazine Challenges.

novembre 2010

Guy Degrenne

Guy Degrenne était un entrepreneur Français né le 3 août 1925 en France et mort le 7 novembre 2006. Il a fondé le groupe éponyme.

Si votre fils est devenu le grand patron du groupe EADS parce qu’il dessinait des fusées en classe lorsqu’il était enfant, c’est peut-être parce que Guy Degrenne a été un exemple pour quelques cancres créatifs devenus chefs d’entreprises millionnaires. C’est en tout cas ce que tendait à nous faire croire la célèbre publicité dites du «Proviseur», diffusée à la fin des années 70, et qui montrait un jeune acteur incarnant Guy Degrenne en train de dessiner de jolies assiettes et de magnifiques cuillères à dessert pendant les cours d’histoire-géographie d’un instituteur peu féru de services de table. Exemple ou pas, la campagne Guy Degrenne a néanmoins permis d’accompagner l’essor de la marque pendant plusieurs années.
Guy Degrenne obtient un diplôme à l’École Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC) avant de reprendre la forge de son père à la fin des années 40. La réussite de Guy Degrenne tient au développement successif d’un objectif, d’une idée et d’une stratégie. L’objectif : commercialiser en grandes quantités des couverts en acier inoxydable auprès du grand public. L’idée ? Exploiter le matériau des blindages de chars détruit pendant la bataille de Normandie pour réaliser les premières pièces. Quant à la stratégie, elle consistera à professionnaliser une activité qui demeurait artisanale et quasiment confidentielle, en capitalisant progressivement les méthodes et les disciplines qui avaient fait la preuve de leur efficacité aux Etats-Unis : design, marketing, publicité… Les résultats sont rapidement à la hauteur des attentes de Guy Degrenne. Dès la fin des années cinquante, les produits rencontrent un tel succès auprès des consommateurs, qu’il faut construire de nouvelles usines pour les fabriquer. Les collections succèdent aux collections et la marque du créateur peut même légitimement s’afficher dans les grands médias dès le début des années 70. En 1978, le film publicitaire le «Proviseur» voit le jour pour la première fois et achève de développer la notoriété des produits Guy Degrenne auprès des consommateurs. Dans la perspective d’hisser l’entreprise parmi les leaders incontestés du marché des «arts de la table», Guy Degrenne opte pour la cession de son groupe à Table de France en 1987. Une nouvelle période s’ouvre alors pour la société qui se lance dans une politique d’acquisitions et de diversifications, tout en développant ses sources de distribution, en France et à l’international, et en maintenant sa stratégie d’innovation produits. Le groupe est introduit en Bourse en 1997. A partir des années 2000, la concurrence de produits en provenance de pays à bas coûts et la multiplication des points de diffusion – grande distribution, grands magasins, boutiques en propres – finissent par nuire au positionnement de la marque qui perd des parts de marché et se voit contrainte de procéder à des licenciements. Un repositionnement complet, tant en termes d’image de marque et de produits, qu’en terme de distribution, est opéré à partir de 2004 et a permis à Guy Degrenne de commencer à voir le bout du tunnel. Sur le dernier exercice, le groupe dirigé par Christian Haas (président du conseil de surveillance) a réalisé un chiffre d’affaires de près de 83 millions d’euros, dont plus de 80% sur la France.

octobre 2010

Paul Smith

Paul Smith est un styliste et un homme d’affaires Britannique né le 5 juillet 1946. Il est le fondateur de la marque éponyme.

« La mode britannique a trop souvent tendance à vouloir choquer. Elle envoie de faux signaux aux jeunes créateurs, en leur faisant croire que pour avoir du succès et se retrouver dans les journaux il faut dessiner des vêtements importables » avait déclaré le styliste dans un portrait que lui consacrait le journal Le Point au début de la décennie. Chics, mais pas choc, élégants sans être ostentatoires, conçus pour tous et recelant quelques différences dédiées à chacun, les vêtements de Paul Smith paraissent être à son image : mélange de raffinement Anglais à la fois sobre et original et d’excentricité raisonnable. « Mes vêtements, portés par des personnes de tous âges, étudiants, hommes d’affaires ou rock stars, sont toujours très convenables, mais contiennent des petits secrets que seuls ceux qui les portent connaissent », expliquait-il encore. C’est comme si le couturier de sa Gracieuse Majesté avait toujours hésité entre le statut assumé de dandy et le désir refoulé d’une extraversion débridée. « Une rencontre entre Saville Row Street (des grands tailleurs londoniens) et Mister Bean », ajouterait Paul Smith.
Son père, vendeur de nappes, de serviettes et autre linge de maison, était déjà un peu dans la partie. Pourtant, au début des années 60, la seule passion de Paul Smith porte deux roues et un guidon. Le jeune homme ne s’intéresse qu’au vélo et se rêve en digne successeur de Jacques Anquetil. L’école ? Il l’abandonne à moins de 16 ans pour se consacrer à ses espoirs de victoires internationales. Un grave accident fera définitivement déraillé ses ambitions. Son intérêt pour la mode et la confection, c’est dans un pub Londonien qu’il va naître, à force de fréquenter artistes en herbe, futurs architectes, peintres ou photographes. C’est aussi à cette époque qu’il fait la rencontre de celle qui deviendra son épouse et avec laquelle il ouvrira sa première boutique, en 1970. Les créations sobres et discrètement audacieuses de Paul Smith remportent rapidement un vif succès dans cette Angleterre en costumes trois pièces qui considère le gris clair comme un signe de singularité fantaisiste. Pour se distinguer, il invente les petits secrets pour chacune des collections qu’il conçoit. Fleurs, rayures, ornementations… Les motifs colorés dissimulés dans les doublures de ses vestes ou les revers de ses chemises sont autant d’attentions originales qui séduisent des clients, qui, peut-être, n’ont jamais oublié qu’ils avaient été des enfants amoureux des trésors cachés. Paul Smith organise son premier défilé en 1976 à Paris et ouvre un premier magasin à Londres trois ans plus tard. Le styliste Paul Smith est lancé. Une seconde boutique ouvre en 1982, puis une troisième en 1983. L’année suivante ses créations sont distribuées sous licence par une société Japonaise. En 1987, les new-yorkais peuvent enfin acheter les vêtements du créateur Londonien. Par la suite, Paul Smith poursuivra sa stratégie d’extension géographique et lancera des collections pour enfants (à partir de 1991), puis pour femmes (en 1994). Les produits de Paul Smith (parfums, accessoires de mode, chaussures, meubles…) sont aujourd’hui commercialisés dans une quarantaine de pays à travers le monde et dans plus de 200 points de vente. Son chiffre d’affaires est estimée à environ 400 millions d’euros.

octobre 2010

Anne Méaux

Anne Méaux est une chef d’entreprise Française née le 7 juillet 1954 à Neuilly-sur-Seine en France. Elle a fondé et dirige la société Image 7.

Le parcours d’Anne Méaux tend à prouver qu’un passé d’activiste politique pro-extrême droite n’exclut pas une réussite professionnelle pavée de missions de conseil auprès des plus grands dirigeants du CAC 40 ou des politiciens les plus modérés. La patronne de l’agence Image 7 a su par ailleurs érigé la communication institutionnelle en art de la sublimation; démontrant que ce n’était pas tant la réalité d’une situation qui importait, que la façon de la présenter et de la mettre en exergue. Une philosophie qu’Anne Méaux résume parfaitement dans la présentation qu’elle fait de ses activités : «Toute entreprise ou institution française ou internationale doit accompagner sa politique de développement d’une stratégie de communication maîtrisée afin de gérer son image et d’asseoir ainsi sa crédibilité».
Après avoir obtenu son baccalauréat à 16 ans et avoir remporté le Concours Général, c’est pendant ses études à la faculté d’Assas (Paris II), que cette fille de médecin se découvre un intérêt pour la politique. Avec une nette préférence pour les organisations ancrées à l’extrême droite. Anne Méaux devient ainsi présidente du Groupe Union Défense (GUD) de sa faculté au début des années 70, ou membre et dirigeante du Parti des Forces Nouvelles, fondé par quelques déçus du Front National de Jean-Marie Le Pen. Ces activités vont lui permettre de rencontrer quelques-uns de ceux, comme Gérard Longuet ou Alain Madelin, qui seront, peu ou prou, ses mentors et la recommanderont pour un poste à la cellule de presse du Président Valery Giscard-d’Estaing, en 1976. Maîtrise de Droit public et diplôme de Science Politiques en poche, Anne Méaux intègre le groupe UDF à l’Assemblée Nationale, en tant qu’attachée de presse, au début des années 80. Entre 1986 et 1988, elle devient la conseillère en communication d’Alain Madelin, alors Ministre de l’Industrie. L’occasion pour elle d’étoffer un carnet d’adresses déjà bien rempli, qui va la conduire à fonder son agence. Image 7 voit le jour en 1988. Aujourd’hui à la tête d’une société d’une cinquantaine de personnes, Anne Méaux conseille les plus grands décideurs et leaders d’opinion de l’hexagone, voire de certains pays d’Afrique, comme le chef d’Etat Tunisien Ben Ali ou le Sénégalais Abdoulaye Wade. Accor, AGF, ArcelorMittal, Areva, Capgemini, GDF Suez, Butler Capital, Crédit Agricole, Bouygues Telecoms, Groupe Barrière, Thales… Mais également Pôle Emploi, Fédération Bancaire Française… Font ainsi partie des prestigieux clients d’Image 7.
En 2009, son entreprise a réalisé près de 15 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 3,5 millions d’euros de résultat net.

septembre 2010

Jean-Marie Messier

Jean-Marie Messier est un homme d’affaires Français né le 13 décembre 1956 à Grenoble en France. Il a fondé sa banque d’affaires, Messier Partners, en 2006.

Jean-Marie Messier est l’improbable illustration d’un échec retentissant qui fut presque sans conséquence… Pour son auteur. Car si de nombreux salariés licenciés de Vivendi et encore plus de petits actionnaires floués ne partagent pas ce point de vue, J2M a pu quant à lui déménager à New-York pour y fonder Messier Partners, sa société de conseil en investissements. Ni les ambitions mégalomaniaques, ni les visions stratégico-stratosphériques de l’ancien patron de Vivendi n’ont émoussé les envies de certains dirigeants d’entreprise haut-placés de lui confier leurs cagnottes.
Jusqu’à sa nomination à la tête de Vivendi, c’est pourtant un parcours sans faute que suit Jean-Marie Messier. Après l’école Polytechnique et l’Ecole Nationale d’Administration, il devient inspecteur des finances, puis intègre, en qualité de directeur de Cabinet, le secrétariat d’Etat aux privatisations en 1986. Conseiller d’Edouard Balladur, alors ministre de l’Economie, son implication dans les dossiers des privatisations de grandes entreprises lui ouvrent de nombreuses portes et lui permette d’étoffer son carnet d’adresses. A la fin des années 80, il quitte les cabinets feutrés des ministères pour ceux, non moins garnis, des sociétés privées et intègre la banque Lazard en qualité d’associé-gérant. L’année 1994 marque un tournant important dans sa nouvelle carrière en entreprise, lorsqu’il est choisi pour prendre la direction générale (puis la présidence en 1996) de la CGE (Compagnie Générale des Eaux), qui deviendra Vivendi en 1998. Une société dont il dira quelques années plus tard qu’elle «était un conglomérat franco-français symbole de la corruption», et dont il a fait, toujours de son propre aveu, « un groupe mondial, présent dans le domaine de la culture, numéro un de la communication, qui vend des produits grand public». Les velléités expansionnistes de celui qui se fera appeler J6M – «Jean Marie Messier Moi-Même Maître du Monde» – par l’équipe des Guignols de Canal+, vont pouvoir s’exprimer. Pendant près de quatre ans, le jeune patron quadragénaire restructure totalement le groupe, se séparant des activités «environnement» de l’ancienne CGE et concentrant ses efforts sur de multiples acquisitions afin de faire de Vivendi le numéro deux des médias dans le monde. La fusion avec Seagram en 2000 (maison-mère d’Universal) sera l’un des épisodes les plus onéreux de la stratégie Messier. L’annonce de résultats catastrophiques au printemps 2002 (près de 14 milliards d’euros de pertes) ont finalement raison de ses objectifs. Il quitte Vivendi Universal en juillet 2002, sans passer par la case indemnités de 20 millions d’euros, qu’il avait négocié initialement. Condamné à une amende de 500 000 euros par l’Autorité des Marchés Financiers dans le cadre de premières poursuites à son encontre, Jean-Marie Messier a également été assigné devant les tribunaux de New-York et reste dans l’attente d’une décision de la justice Française, suite à une procédure pour manipulation de cours, diffusion de fausses informations et abus de bien social.
Dans un discours prononcé lorsque la Légion d’Honneur lui fut remise, Bettina Rheims a dit : «Je crois, au fond, mon cher Jean-Marie, que vous êtes, contrairement à ce que tous les journaux écrivent, un aventurier. Et, dans ma bouche, c’est évidemment un compliment, sans doute le plus beau que je puisse vous faire.» C’était toutefois en juillet 2001, moins d’un an avant l’annonce de l’effondrement de Vivendi.

octobre 2010

Eric Woerth

Eric Woerth est un homme politique Français né le 29 janvier 1956. Il a été Ministre de Nicolas Sarkozy.

La sollicitude et la confiance accordées par certains s’arrêtent souvent là où commencent les problèmes et les complications supportées par les autres. C’est ce que l’on peut conclure du départ d’Eric Woerth du gouvernement récemment remanié de François Fillon. Avant l’été, le Président de la République avait eu beau lui assurer «complètement et totalement» sa confiance et son soutien, le Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, qui était en charge de la réforme des retraites, a dû prendre la sienne un peu plus rapidement qu’il ne le souhaitait. La formidable ascension de cet amateur d’alpinisme semble s’être arrêté en juin dernier, lors de la diffusion d’enregistrements pirates récupérés par le site d’informations Médiapart et qui concernaient la fortune de Liliane Bettencourt, actionnaire de L’Oréal. Légion d’Honneur attribuée à Patrick de Maistre, versements en espèces lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, vente d’une parcelle de la forêt de Compiègne… Les soupçons (trafic d’influence…) qui pèsent sur l’ancien Ministre et qualifiés par lui de «lapidations médiatiques» ont eu raison des soutiens dont il pouvait encore bénéficier il y a quelques mois.
Eric Woerth est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC). Il entame sa carrière en tant que consultant au sein du cabinet Arthur Andersen en 1981. L’année suivante, il est nommé Chef de mission chargé d’audit interne chez Péchiney, groupe industriel qui venait d’être nationalisé par la Gauche, puis comme adjoint au chef de service des opérations et négociations. En 1986, Eric Woerth est choisi pour diriger l’agence pour le développement de l’Oise et débute parallèlement dans la politique; il devient Conseiller régional la même année, puis vice-président de la région Picardie à partir de 1992, et enfin conseiller au cabinet du Premier Ministre Alain Juppé en 1995, chargé des relations avec le Parlement. Mandat qu’il conservera jusqu’en 1997. Mais Eric Woerth reste en contact avec le monde de l’entreprise. En 1990, il a rejoint Bossard Consultants en qualité de responsable du département de conseil aux collectivités territoriales, puis «partner» du cabinet. Et il retourne chez Andersen en 1997 lors de la défaite de la Droite aux Législatives, en tant que directeur associé, chargé du conseil au secteur public. En 2004, il est désigné secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat dans le dernier gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. C’est en 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république, qu’il devient ministre à part entière, d’abord chargé du Budget, des comptes publics et de la fonction publique, puis du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique. Un poste qu’il conserve jusqu’en novembre 2010.
Il est également Maire de Chantilly depuis 1995 et a été élu député de l’Oise à partir de 2002. La même année, il s’est vu confier la Trésorerie de l’UMP.

novembre 2010

Nicolas Baverez

Nicolas Baverez est un économiste et un historien Français né le 8 mai 1961. Il est aussi avocat chez Gibson, Dunn & Crutcher LLP.

Il est plus un homme de sanction qu’un homme d’action. Autrement dit, Nicolas Baverez aime comprendre, analyser, critiquer, voire fustiger l’incurie, l’inertie ou la faiblesse des gouvernants aussi souvent et partout où c’est possible, mais n’a encore jamais envisagé de s’engager dans ce combat politique qui lui permettrait de mettre en oeuvre ce qu’il recommande. Chroniqueur, journaliste, écrivain, historien… C’est à la télévision, dans la presse, à la radio, que l’auteur de «En route vers l’inconnu», des «Trente piteuses», des «Orphelins de la liberté» ou de «La France qui tombe» s’active dès lors qu’il s’agit de décortiquer le processus d’une crise, de jouer les pythies dépressives ou les porte-paroles d’un déclin annoncé. Le biographe de Raymond Aron n’apparaît publiquement que dans la posture pénétrée d’un Penseur neurasthénique. Quand ce n’est pas la courbe du zapping qui grimpe, c’est le taux de suicides qui augmente serait-on tenté de supposer malicieusement.
Dans «Après le déluge», paru en 2009 aux éditions de la Librairie Académique Perrin, Nicolas Baverez s’intéresse à l’après chute de Lehman Brothers comme on scrute un post «11 septembre 2001». Un «pearl Harbour du capitalisme mondialisé» nous explique l’éditeur. En route pour 193 pages dans la joie et la bonne humeur donc. « (…) le plus difficile commence avec la sortie de crise qui exige des solutions neuves pour la structure universelle inédite du capitalisme, dont le centre bascule vers l’est et le sud. Nicolas Baverez explique ainsi que de nouveaux équilibres doivent être imaginés entre la finance et l’industrie, le capital et le travail, l’Etat et le marché. De la capacité des nations à acclimater cette nouvelle donne dépendra leur hiérarchie dans la configuration multipolaire, hétérogène et instable du XXIe siècle. Face aux excès qui menacent de migrer de la bulle financière vers l’extrémisme politique, il faut moins moraliser le capitalisme que le réformer, moins condamner le marché que le doter d’institutions et de règles qui permettent de le stabiliser, moins réhabiliter l’Etat qu’instituer la balance et la modération des pouvoirs dans l’ordre économique comme dans l’ordre politique, au sein des nations comme dans la gouvernance mondiale qui point.» Nicolas Baverez est diplômé de l’Ecole normale supérieure, de l’Institut d’études politiques de Paris et l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Il est docteur (Lettres, Histoire) et agrégé de Sciences sociales. En marge de ses activités d’avocat à la Cour d’Appel de Paris, Nicolas Baverez est membre de plusieurs organisations (Institut Montaigne, comité d’éthique entrepreneuriale du MEDEF…) et journaliste pour les journaux Le Monde et Les Echos et pour le magazine Le Point.

avril 2011
Plusieurs dizaines de courtes biographies d'hommes et de femmes d'affaires, de dirigeant(e)s d'entreprise, de financiers, d'économistes...
rédigées pour le compte du site ActuFinance.